Alexis Jenni

Après avoir lu Pierre Michon je me suis dit que je n'étais pas prêt de retrouver un choc d'une telle violence. Je n'avais pas encore ouvert "L'art Français de la guerre" d'Alexis Jenni. On a là encore un auteur passionné sinon par la peinture du moins par le dessin. Je suis en train de le lire et il me laisse pantois. Comment est il possible, à son âge, de savoir tout ça, de l'avoir intégré, d'être en mesure de nous le faire toucher du doigt ? C'est une réflexion passionnante sur tout ce qui nous pose problème dans notre histoire récente, ce secret de famille que nous savons et qui nous délite d'autant plus que nous ne l’avons pas verbalisé. Nos ainés, qui ont vécu ça et n'ont pu dire, partent sur la pointe des pieds et enterrent avec eux leur mal souvenir.
Il y a chez cet homme du Dugain, du Dugain qui parle de nous, il y a la puissance, il y a à chaque paragraphe infiniment d'intelligence, dans tous les sens que l'on peut accorder au mot "intelligence". Et quelle écriture ! Un Goncourt peut être fondamental.

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